14/12/2006
Candidature: MAM fait durer le suspense
Tout en plaidant pour une candidature unique, le ministre de la Défense ne fait pas du congrès de l’UMP le terme obligé de sa démarche. Interview exclusive au Figaro.
Propos recueillis par Philippe Goulliaud et Guillaume Tabard.
Le Figaro - Participerez-vous ce soir au forum de l'UMP à Lyon?
Michèle Alliot-Marie - Oui, j'irai à Lyon. Il semble, c’est du moins ce dont m’a assurée Jean-Pierre Raffarin, que les critiques qu’avec d’autres j’ai faites au lendemain du premier débat ont été prises en compte.
C’est l’intérêt de tout le monde que les deux rencontres à venir soient moins ennuyeuses que la première. Les règles annoncées permettent plus de clarté, plus de vie et plus d’égalité dans le débat. Ma volonté de débattre et de confronter les idées est intacte, et comme vous le voyez ma bonne volonté est quasi inépuisable.
Le fait de ne pas vous être déclarée candidate n'est-il pas un handicap pour faire entendre vos convictions?
L’important c’est d’avoir une vision et des convictions pour la France. Vous l’aurez constaté, à droite comme à gauche, il y a des candidats qui n’en ont pas et des non candidats qui en ont. Pour moi, il faut d’abord définir un projet présidentiel dans lequel pourront se reconnaître le maximum de Français. Ensuite se posera la question de celle ou celui qui portera nos couleurs. Ce sont deux temps différents. Aujourd'hui, travaillons ensemble à l'élaboration du projet. J'aurais d'ailleurs préféré que Jean-Louis Borloo ou Dominique de Villepin participent à nos débats. Ce qui m’importe au plus haut point, c’est qu’il n’y ait pas de fracture au sein de notre famille, que personne ne parte à la bataille avec un sentiment de malaise ou de retenue. Cette bataille sera difficile. Nous devrons être tous unis derrière le candidat ou la candidate qui paraîtra le mieux à même de rassembler.
N'y aurait-il pas un danger pour l'UMP à avoir plusieurs candidats?
Dans le contexte actuel, oui. Face à une gauche avide de revanche, avec un Front national élevé, nous ne devons pas prendre le risque de la division devant les électeurs. Je dis clairement : je suis par principe pour une candidature unique. J’insiste, notre candidat quel qu’il soit devra obéir à l’impérieuse exigence de rassembler et de fédérer L’union ne se décrète pas, elle se conquière, c’est une démarche, une volonté, un état d’esprit. L’heure d’en faire la démonstration est arrivée.
Si Jean-Marie Le Pen n'obtenait pas ses parrainages, pourriez-vous envisager d'être candidate hors de l'UMP?
La situation serait certes différente, mais je vous l’ai dit je suis par principe pour une candidature unique. Si tel était le cas, face à un changement de la donne politique nous devrions réfléchir ensemble à notre stratégie. Avec au final la volonté absolue de faire triompher notre famille.
Selon vous, le vote de l'UMP le 14 janvier ne clôt donc pas définitivement le débat sur les candidatures?
Le 14 janvier, l’UMP décidera à qui elle apporte son soutien financier et logistique. Vous le savez il n’y a pas chez nous d’investiture par le parti. Libre à chacun de se déterminer avant, pendant ou après cette réunion du 14 janvier. Me concernant, vous n’aurez plus beaucoup à attendre pour savoir si je sollicite le soutien financier et logistique du parti. Je ne vous fais pas attendre par un quelconque plaisir. J’ai toujours considéré qu’être candidate ou ne pas l’être dépendait pour l’essentiel de la nature du débat que nous avions entre nous, de notre capacité à partager nos idées et à réaliser la synthèse de nos différences. C’est à cette étape, en fonction du bilan que je ferai de cette période de débat, que je prendrai mes responsabilités.
Votre vision des institutions est-elle si différente de celle de Nicolas Sarkozy ?
Nos institutions fonctionnent. On peut certes améliorer leur fonctionnement, cela n’oblige pas à changer la constitution. Renouons plutôt avec leur esprit : le choix de la stabilité contre le jeu des partis politiques, de la responsabilité contre les compromis de la 4ème république. Le président de la République impulse la politique et donne de la visibilité dans la durée : lui reste quand le premier Ministre peut changer. Dans le même temps, il représente l’ensemble des Français et apaise les crises les plus graves. Je refuse l’idée d’un président de la République ravalé au rang d’un acteur politique comme les autres et soumis aux mêmes pressions qu’un parlementaire. Dans une société souvent conflictuelle comme la notre, nous avons besoin de quelqu'un qui soit le garant de la cohésion sociale et nationale, qui soit un recours en cas de blocage. Etre en équilibre sur ses deux jambes, ce n’est pas réac, c’est la meilleure façon de tenir debout.
Sur les questions économiques, en tous cas, les divergences de vue ne sautaient pas aux yeux, samedi dernier...
Nous sommes tous pour la liberté d’entreprendre. Certes, avouons que nous n’avons guère eu le loisir d’approfondir nos approches dans la déclinaison de ce principe … Je crois que toute politique doit placer l’Homme au cœur de sa démarche. Les mécanismes, les structures et les dynamiques sont importantes, mais la prise en compte des individus, de leurs motivations, de leurs besoins doivent passer avant.
Mes propositions tendent à favoriser la réussite économique en assurant l’épanouissement de chacun. Ainsi, pour inciter les jeunes à se lancer dans l’entreprise, il faut la faire connaître dès l’école. Pour encourager le démarrage, je propose de suspendre tous les seuils pour les entreprises de moins de cinq ans et d'étendre le chèque très petites entreprises. Il faut revoir les droits de succession pour permettre aux entreprises familiales de le rester plutôt que d'être rachetées par des capitaux étrangers.
Quelles propositions ferez-vous ce soir à Lyon ?
La démographie est un défi capital pour la France. Pour que les familles se construisent, il faut qu’elles aient confiance en l'avenir. Assurer la sécurisation des parcours professionnels, encourager l’accession à la propriété du logement familial, l’exonérer de droits de succession pour les enfants, accorder une part fiscale complète dès le deuxième enfant, ce sont des mesures qui répondent à cette vision.
Pour répondre plus directement à votre question, je ne cherche pas la différence avec tel ou tel. J’exprime la réalité de ce à quoi je crois, la vérité de ce que je suis. Je parle aux Français de la France comme je l’aime et comme je l’imagine pour demain.
Michèle Alliot-Marie - Oui, j'irai à Lyon. Il semble, c’est du moins ce dont m’a assurée Jean-Pierre Raffarin, que les critiques qu’avec d’autres j’ai faites au lendemain du premier débat ont été prises en compte.
C’est l’intérêt de tout le monde que les deux rencontres à venir soient moins ennuyeuses que la première. Les règles annoncées permettent plus de clarté, plus de vie et plus d’égalité dans le débat. Ma volonté de débattre et de confronter les idées est intacte, et comme vous le voyez ma bonne volonté est quasi inépuisable.
Le fait de ne pas vous être déclarée candidate n'est-il pas un handicap pour faire entendre vos convictions?
L’important c’est d’avoir une vision et des convictions pour la France. Vous l’aurez constaté, à droite comme à gauche, il y a des candidats qui n’en ont pas et des non candidats qui en ont. Pour moi, il faut d’abord définir un projet présidentiel dans lequel pourront se reconnaître le maximum de Français. Ensuite se posera la question de celle ou celui qui portera nos couleurs. Ce sont deux temps différents. Aujourd'hui, travaillons ensemble à l'élaboration du projet. J'aurais d'ailleurs préféré que Jean-Louis Borloo ou Dominique de Villepin participent à nos débats. Ce qui m’importe au plus haut point, c’est qu’il n’y ait pas de fracture au sein de notre famille, que personne ne parte à la bataille avec un sentiment de malaise ou de retenue. Cette bataille sera difficile. Nous devrons être tous unis derrière le candidat ou la candidate qui paraîtra le mieux à même de rassembler.
N'y aurait-il pas un danger pour l'UMP à avoir plusieurs candidats?
Dans le contexte actuel, oui. Face à une gauche avide de revanche, avec un Front national élevé, nous ne devons pas prendre le risque de la division devant les électeurs. Je dis clairement : je suis par principe pour une candidature unique. J’insiste, notre candidat quel qu’il soit devra obéir à l’impérieuse exigence de rassembler et de fédérer L’union ne se décrète pas, elle se conquière, c’est une démarche, une volonté, un état d’esprit. L’heure d’en faire la démonstration est arrivée.
Si Jean-Marie Le Pen n'obtenait pas ses parrainages, pourriez-vous envisager d'être candidate hors de l'UMP?
La situation serait certes différente, mais je vous l’ai dit je suis par principe pour une candidature unique. Si tel était le cas, face à un changement de la donne politique nous devrions réfléchir ensemble à notre stratégie. Avec au final la volonté absolue de faire triompher notre famille.
Selon vous, le vote de l'UMP le 14 janvier ne clôt donc pas définitivement le débat sur les candidatures?
Le 14 janvier, l’UMP décidera à qui elle apporte son soutien financier et logistique. Vous le savez il n’y a pas chez nous d’investiture par le parti. Libre à chacun de se déterminer avant, pendant ou après cette réunion du 14 janvier. Me concernant, vous n’aurez plus beaucoup à attendre pour savoir si je sollicite le soutien financier et logistique du parti. Je ne vous fais pas attendre par un quelconque plaisir. J’ai toujours considéré qu’être candidate ou ne pas l’être dépendait pour l’essentiel de la nature du débat que nous avions entre nous, de notre capacité à partager nos idées et à réaliser la synthèse de nos différences. C’est à cette étape, en fonction du bilan que je ferai de cette période de débat, que je prendrai mes responsabilités.
Votre vision des institutions est-elle si différente de celle de Nicolas Sarkozy ?
Nos institutions fonctionnent. On peut certes améliorer leur fonctionnement, cela n’oblige pas à changer la constitution. Renouons plutôt avec leur esprit : le choix de la stabilité contre le jeu des partis politiques, de la responsabilité contre les compromis de la 4ème république. Le président de la République impulse la politique et donne de la visibilité dans la durée : lui reste quand le premier Ministre peut changer. Dans le même temps, il représente l’ensemble des Français et apaise les crises les plus graves. Je refuse l’idée d’un président de la République ravalé au rang d’un acteur politique comme les autres et soumis aux mêmes pressions qu’un parlementaire. Dans une société souvent conflictuelle comme la notre, nous avons besoin de quelqu'un qui soit le garant de la cohésion sociale et nationale, qui soit un recours en cas de blocage. Etre en équilibre sur ses deux jambes, ce n’est pas réac, c’est la meilleure façon de tenir debout.
Sur les questions économiques, en tous cas, les divergences de vue ne sautaient pas aux yeux, samedi dernier...
Nous sommes tous pour la liberté d’entreprendre. Certes, avouons que nous n’avons guère eu le loisir d’approfondir nos approches dans la déclinaison de ce principe … Je crois que toute politique doit placer l’Homme au cœur de sa démarche. Les mécanismes, les structures et les dynamiques sont importantes, mais la prise en compte des individus, de leurs motivations, de leurs besoins doivent passer avant.
Mes propositions tendent à favoriser la réussite économique en assurant l’épanouissement de chacun. Ainsi, pour inciter les jeunes à se lancer dans l’entreprise, il faut la faire connaître dès l’école. Pour encourager le démarrage, je propose de suspendre tous les seuils pour les entreprises de moins de cinq ans et d'étendre le chèque très petites entreprises. Il faut revoir les droits de succession pour permettre aux entreprises familiales de le rester plutôt que d'être rachetées par des capitaux étrangers.
Quelles propositions ferez-vous ce soir à Lyon ?
La démographie est un défi capital pour la France. Pour que les familles se construisent, il faut qu’elles aient confiance en l'avenir. Assurer la sécurisation des parcours professionnels, encourager l’accession à la propriété du logement familial, l’exonérer de droits de succession pour les enfants, accorder une part fiscale complète dès le deuxième enfant, ce sont des mesures qui répondent à cette vision.
Pour répondre plus directement à votre question, je ne cherche pas la différence avec tel ou tel. J’exprime la réalité de ce à quoi je crois, la vérité de ce que je suis. Je parle aux Français de la France comme je l’aime et comme je l’imagine pour demain.
22:02 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : UMP, LE CHENE, MAM
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