15/12/2006
Du punch et des échanges animés pour le deuxième forum de l'UMP
LYON (AFP) - Le deuxième forum pré-électoral de l'UMP, vendredi à Lyon, a donné lieu à des échanges animés et pleins de punch entre Michèle Alliot-Marie et le favori des sondages à droite pour la présidentielle, Nicolas Sarkozy.
La ministre de la Défense a défendu avec conviction ses idées, notamment sur la Ve République et sur le gaullisme, et a été vivement contredite par son collègue de l'Intérieur, très en verve pour exposer les siennes, lors de ce deuxième forum. Le premier avait été organisé à Paris samedi dernier.
Première passe d'armes entre d'un côté Michèle Alliot-Marie et le député villepiniste Hervé Mariton, de l'autre Nicolas Sarkozy: les Institutions.
La ministre de la Défense, qui n'exclut pas d'être candidate à l'Elysée, a même été brièvement sifflée, avant que Jean-Pierre Raffarin, l'organisateur en chef, n'appelle la salle à "la bonne humeur", déclenchant des applaudissements pour la ministre.
"Ce n'est pas être ringard que d'être attaché aux Institutions de la Ve République, au rôle éminent du président de la République. Le président donne de la visibilité sur l'avenir, il garantit la cohésion nationale", a lancé Mme Alliot-Marie.
"Le président représente la France à l'étranger. A l'étranger, la France, c'est la Tour Eiffel et Jacques Chirac", a-t-elle aussi affirmé.
"Je me garderais bien de réduire la France à un monument ou une personnalité, aussi brillante soit-elle. La France, ce n'est pas que la Tour Eiffel... surtout vu de Lyon", a rétorqué M. Sarkozy. Pour lui, le président doit venir s'expliquer devant le Parlement. Une idée fermement rejetée par Hervé Mariton. Selon M. Sarkozy, "si on avait voulu garder les institutions dans leur pureté d'origine, pourquoi serait-on passer du septennat au quinquennat?". "Le quinquennat a changé beaucoup de choses", a-t-il dit, alors que Mme Alliot-Marie venait d'affirmer le contraire.
"Le président de la République n'est pas un homme qui se cache derrière son Premier ministre", a ajouté M. Sarkozy. Le Premier ministre ne peut être réduit au rôle de "correspondant du secrétaire général de l'Elysée", a soutenu pour sa part Mme Alliot-Marie.
Sur l'Europe, les échanges ont été plus calmes. Le candidat déclaré Sarkozy veut faire adopter un traité constitutionnel "simplifié".
"L'Europe est un trop grand défi, une trop belle idée pour qu'on se contente d'un mini-traité qui donnerait l'impression d'une Europe au rabais", a répliqué Mme Alliot-Marie.
Dernier point d'achoppement: le gaullisme. "la gaullisme, pour moi, ce sont des valeurs qui dépassent les décennies, qui dépassent les siècles, et en même temps un pragmatisme qui tient compte des réalités", a dit Mme Alliot-Marie.
Réponse de M. Sarkozy: "Les Français sont fatigués par les grandes envolées lyriques".
"J'ai trouvé que ce n'était pas ennuyeux. Nous étions sur des vrais sujets présidentiels, les Institutions, l'Europe", a confié Mme Alliot-Marie à l'issue du débat. Au lendemain du premier forum, la ministre de la défense s'était estimée désavantagée, et avait menacé de ne pas participer au deuxième débat.
Un millier de personnes ont participé à ce forum, au Palais des Congrès de Lyon.
21:35 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : UMP, LE CHENE, MAM
Les commentaires sont fermés.