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05/09/2011

Alliot-Marie : «Je ferai tout pour la réélection de Sarkozy»

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INTERVIEW - Pour l'ancienne ministre, l'unité règne à l'UMP et la rupture de Borloo n'est que «provisoire».

LE FIGARO. - Le campus de l'UMP à Marseille devait afficher l'unité. Cet objectif vous paraît-il atteint ?

Michèle ALLIOT-MARIE. - Nos universités d'été ont été très sérieuses et studieuses, avec une volonté commune : permettre la réélection du président de la République. Ce sont toujours les projets qui unissent les gens. L'atmosphère était celle d'un lancement de campagne, avec une très grande détermination d'unité. Ceux qui auraient aimé pointer les dissensions en ont été pour leurs frais.

Pourtant, Jean-Pierre Raffarin et Patrick Devedjian ont fait entendre leur mécontentement.

Ce n'est pas significatif. Nos débats portent sur un avant-projet élaboré par Bruno Le Maire. Il est normal qu'il y ait des avis divergents. De quoi débattrions-nous s'il n'y avait pas de propositions sur la table ? Nous nous sommes donné jusqu'à décembre pour en discuter. Le projet sera alors soumis au vote comme l'a annoncé Jean-François Copé.

Est-ce très différent des débats qui animent aujourd'hui le PS ?

Cela n'a rien à voir. Quand Martine Aubry accuse François Hollande d'avoir laissé le PS dans un état calamiteux, et que Hollande explique qu'Aubry ne travaille pas, on ne voit pas où est le débat de fond. À La Rochelle, on n'a entendu que des attaques personnelles ou des surenchères démagogiques sans vision ni projet sérieux.

L'UMP est-elle sous influence de la Droite populaire ?

À l'UMP, chacun a la possibilité de s'exprimer, même si les médias donnent plus de place aux positions plus radicales. Comme dans une famille, chacun a sa personnalité. Ça peut créer des frictions mais ne remet pas en cause notre vision et nos objectifs communs.

La rupture avec Jean-Louis Borloo et les radicaux n'est-elle pas un échec de l'union ?

Jean-Louis est un ami. Je ne vois pas l'intérêt de cet éloignement, même s'il n'est, je pense, que provisoire. Jean-Louis a eu toute sa place au sein de l'UMP et du gouvernement. Je ne vois pas comment quelqu'un qui a adhéré à tout ce qui s'est fait depuis 2007, et même avant, peut incarner une alternative au président de la République. J'invite Jean-Louis à nous rejoindre, à additionner ses idées aux nôtres.

Les sondages de Nicolas Sarkozy vous inquiètent-ils ?

Que les sondages soient mauvais dans une période de crise, c'est normal. On le constate pour tous les dirigeants de tous les pays. Mais au moment de l'élection, les Français se demanderont à qui ils veulent confier leur avenir. La capacité de Nicolas Sarkozy à les protéger, son énergie, son autorité sur la scène internationale, la ténacité dont il fait preuve pour moderniser la France seront déterminantes. Cela tranchera avec l'absence de vision, de sérieux, d'expérience de ses adversaires. Ce deuxième quinquennat est crucial pour consolider nos atouts. Il faut de la continuité et de la persévérance.

Quelles sont vos relations avec le président depuis votre éviction du gouvernement ?

Excellentes. Je le vois chaque semaine ou presque. Je l'ai au téléphone. Il nous arrive de déjeuner ensemble. Je l'ai dit, je souhaite sa candidature. Je veux sa réélection. Je ferai tout pour cela.

Faut-il convoquer le Congrès sur la règle d'or malgré l'opposition du PS ?

L'essentiel, c'est le fond. Nous avons besoin d'une règle d'or qui interdise de dépenser plus qu'on ne gagne pour protéger la France et les jeunes générations. À défaut, comme on le constate en Grèce, dans certains pays européens et même aux États-Unis, le risque est que nos taux d'intérêt soient de plus en plus élevés et que nous n'ayons plus aucune marge de manœuvre pour les investissements productifs. Je souhaite que tous les responsables politiques, y compris à gauche, fassent preuve de responsabilité et adoptent cette règle de bon sens.

Que vous inspire le procès Chirac sans Jacques Chirac ?

Mes pensées affectueuses vont d'abord vers le président Chirac qui a consacré toute sa vie à la France et aux Français. La situation actuelle est pénible pour lui et pour son entourage.

Faut-il réformer le statut pénal du chef de l'État ?

La règle a été changée il n'y a pas si longtemps. On change trop souvent les lois et les règles fondamentales, les Français ne s'y retrouvent plus.

Serez-vous candidate aux municipales à Biarritz ?

Parler aujourd'hui des municipales est complètement farfelu. Elles auront lieu en 2014, après la présidentielle et les législatives. Chaque chose en son temps.

«Pas de démocratie sans information juste et objective»

Que vous a inspiré le très médiatique retour en France de Dominique Strauss-Kahn ?

C'est un non-événement politique. Je regrette que les médias y consacrent autant de place. Pour une télévision, filmer les bagages de Dominique Strauss-Kahn, ça me paraît le degré zéro de l'information. Nous devons nous interroger sur le rôle des médias dans une démocratie. Il n'y a pas de démocratie, pas de République sans information juste et objective des citoyens. À travers les blogs et les tweets, il y a une mise en cause des principes de l'information. Le vrai et le faux sont traités de la même façon. L'exigence d'immédiateté empêche la vérification de l'info. Cela doit donner lieu à un débat public, une réflexion associant tous les acteurs, au premier rang desquels les journalistes qui ont des droits et des devoirs.

Le secret des sources fait-il partie de ces droits ?

Les règles de droit doivent être respectées par tous. Je me demande où l'on va quand des ouvrages écrits par des magistrats reposent sur des on-dit, démentis par ceux-là mêmes que l'auteur présente comme ses sources. Comment les Français peuvent-ils faire con­fiance à la justice quand un juge ne respecte aucune des règles de procédure, de réserve ou de déontologie ? Comment la presse peut-elle se faire l'écho, voire le laudateur, d'écrits reposant sur ces bases ? Il est indispensable de rappeler les principes de la vie en commun au sein de la République. J'en parle dans un ouvrage que je vais publier cet au­tomne.

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