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06/01/2008

interview de MAM paru dans le JDD d'aujourd'hui

MAM: "Mes résultats sont là"
Propos recueillis par Stéphane Johanny

Le Journal du Dimanche
A la tête du ministère de l'Intérieur depuis l'élection de Nicolas Sarkozy, Michèle Alliot-Marie fait le point sur le Dakar, son action en sept mois ainsi que sur ses priorités pour 2008. Dans un entretien au Journal du Dimanche, elle répond aussi aux rumeurs qui la disent partante lors du prochain remaniement gouvernemental.
Michèle Alliot-Marie dément tout départ du gouvernement lors d'un remaniement. (Maxppp)

Fallait-il annuler le rallye Lisbonne-Dakar ?
Depuis plusieurs années, en Mauritanie comme au Mali, des groupes islamistes représentent un véritable danger. En ce moment, des groupes se réclamant d'Al-Qaida ont la volonté de commettre des actions fortes et symboliques. N'oublions pas l'assassinat des quatre Français commis en Mauritanie, il n'y a pas quinze jours, par un groupe islamiste dont nous avons de très fortes raisons de penser qu'il est lié à Al-Qaida. Il faut être prudent. Huit étapes devaient se dérouler en Mauritanie. J'ai suivi à deux reprises des étapes du Paris-Dakar en tant que ministre de la Jeunesse et des Sports. Je sais que cette épreuve est difficile à sécuriser. Vous avez toujours des concurrents isolés parce qu'ils sont ralentis par un accident ou qu'ils s'égarent... C'est la sagesse qui a prévalu avec l'annulation du rallye.

Quelles seront les grandes orientations de votre ministère pour 2008 ?
La protection des Français contre le terrorisme est évidemment la priorité. La lutte contre le trafic de drogue et l'économie souterraine qu'il engendre sera un axe majeur de ma politique. J'ai décidé de relancer les GIR et demandé aux préfets d'établir dans chaque département un plan de lutte énergique contre ces trafics. Contre la délinquance générale, je veux que les moyens de police technique et scientifique soient utilisés systématiquement, y compris pour la délinquance de masse tels les vols. Un test sur 200 cas de petite et moyenne délinquance a montré que les moyens de la police technique et scientifique permettent d'identifier 80% des coupables. Je vais développer la vidéoprotection, les raccordements des caméras existantes aux centres de police et l'utilisation des fichiers d'empreintes digitales et génétiques. En matière de violence routière, dès l'été, nous serons en mesure de détecter les conducteurs sous l'emprise de drogues, aussi facilement que ceux sous l'emprise de l'alcool, grâce aux tests salivaires. Enfin, j'ai l'intention de me saisir du dossier des violences intrafamiliales. Beaucoup sont liées à l'alcool, on le constate lors des dépôts de plainte. Je viens de demander au président de l'Observatoire national de la délinquance de réaliser une étude sur le sujet.

"L'évaluation, je me l'impose depuis toujours"

Un programme chargé pour quelqu'un que l'on annonce partant lors d'un éventuel remaniement...
C'est un grand classique des médias français. Dès le lendemain de la formation d'un gouvernement, ils parlent de remaniement. Et être démentis par les faits ne les trouble pas. Moi - c'est sans doute l'avantage de l'expérience -, ça ne me fait ni chaud ni froid. Ce n'est pas la presse qui fait le gouvernement. Ce qui compte, c'est de bien faire son travail. Et là, on est jugé non pas sur des rumeurs mais sur des résultats. Et les miens sont là.

A ce propos, avez-vous déjà reçu votre bulletin d'évaluation ?
L'évaluation, je me l'impose depuis toujours. La semaine de ma nomination comme ministre, je fixe la liste de mes objectifs. Je fais régulièrement le point de leur réalisation. Et je ne suis pas indulgente ! A présent, s'y sont ajoutés les objectifs fixés par le président de la République sur deux ans, notamment la baisse de la délinquance générale de 5 % et l'augmentation du taux d'élucidation des crimes et délits pour atteindre 40 %.

Où en est-on ?
La délinquance générale a déjà reculé de 4 % sur les 5 demandés. La délinquance de voie publique a diminué de 8 %. Mêmes les violences aux personnes - en progression constante depuis dix ans - ont reculé de 1,3 %... Nous ne disposons pas encore des chiffres de décembre, mais nous devrions, pour la première fois depuis que les indices existent, avoir un recul annuel des violences aux personnes. En sept mois, je suis en passe de tenir les objectifs fixés pour deux ans.

"Sur Villiers-le-Bel, j'ai appliqué ma méthode: dialogue et fermeté"

Que répondez-vous à ceux qui mettent en doute la validité des chiffres de la délinquance ?
Je leur rappelle juste que les indicateurs de calcul de la délinquance n'ont pas changé. Mais les chiffres ne sont pas tout. Je considère que, tant que des actes délictueux sont commis, mon travail n'est pas achevé. Ni malheureusement celui de mes successeurs, pour de nombreuses années d'ailleurs... Je ne suis pas obsédée par les chiffres, mais ils permettent de juger de l'évolution de la situation, un peu comme les sondages. Ils nous aident à voir quels types de délinquance sont en régression ou en progression et à nous doter des moyens d'y répondre.

Quels moyens aviez-vous mis en oeuvre pour que la Saint-Sylvestre se déroule relativement calmement ?
Quand on veut éviter qu'une situation tendue devienne violente, on met des forces en nombre suffisant pour être dissuasif. 25 000 hommes et femmes ont été déployés sur le terrain. J'avais prévu aussi des moyens tels que des hélicoptères équipés de puissants phares et des avions. C'est la méthode utilisée, à ma demande, à Villiers-le-Bel. Elle a permis d'arrêter les violences en 48 heures.

La promesse de récompenses pour retrouver les tireurs de Villiers-le-Bel a-t-elle donné des résultats ?
Sur Villiers-le-Bel, j'ai appliqué ma méthode: dialogue et fermeté. D'abord le dialogue: dès le lendemain du drame, je me suis rendue dans les familles pour partager leur deuil et leur assurer que toute la vérité serait faite. Ma méthode, c'est aussi l'affirmation rigoureuse de l'autorité de l'Etat. Je suis et je serai sans pitié à l'égard de ceux qui s'en prennent aux forces de l'ordre avec la volonté de blesser ou de tuer. Il est indispensable que les auteurs, qui sont très peu nombreux, soient interpellés, déférés devant la justice et punis de façon exemplaire. J'ai dit que je mettrais tous les moyens en oeuvre. Dans ces moyens, il y a la recherche de renseignements, y compris avec rémunération. Oui, cela a donné des résultats. L'enquête avance bien.

Pour vous, Clearstream, c'est de l'histoire ancienne ?
Je n'oublie pas que j'ai été visée dans cette affaire et j'espère que nous aurons rapidement le fin mot de toute cette histoire.

16:52 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ump, mam, le chene

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