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23/08/2012

Les reculades de J. M. Ayrault !

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Francis Haeffelin

ANGLET

 

Le Premier ministre a sonné l'heure de la rentrée pour le gouvernement ce mercredi.

Au programme, des annonces de nouvelles mesures pour les semaines à venir.

Mais aussi des reculs par rapport aux promesses du candidat François Hollande.

Le doublement du plafond du livret A pas acquis

C'était l'une des promesses de campagne du candidat François Hollande : "doubler immédiatement" le plafond du Livret A, situé actuellement à 15.300 euros. Mais mercredi, Jean-Marc Ayrault, comme Pierre Moscovici, ministre de l'Economie, n'ont annoncé qu'une augmentation immédiate de 25%, puis une autre de 25% fin 2012. Et l'autre moitié restante? Elle se fera en "fonction des besoins" sur le quinquennat, a indiqué Jean-Marc Ayrault. Il n'est donc pas du tout sûr que la promesse du doublement soit respectée. Dès juillet, Pierre Moscovici avait déjà annoncé que l'augmentation se ferait "au fur et à mesure".

Pourtant, le gouvernement estime, et le Premier ministre l'a répété mercredi matin, que cette mesure sera nécessaire pour augmenter le nombre de mises en chantier de logements sociaux. "Nous avons l'ambition de construire 150.000 logements sociaux par an", a encore assuré Jean-Marc Ayrault. Si le plafond du Livret A n'est relevé que de moitié, comment faire? Ces tergiversations peuvent s'expliquer par le fait que le manque de moyens n'est pas la cause du déficit de construction en France. Sur les 230 milliards d'euros déposés sur les Livret A, seule la moitié sert à financer des projets. Et le nombre d'épargnants dépassant actuellement le plafond du Livret A est limité : 9%.

Finalement, la prévision de croissance pourrait être réévaluée.

Réviser la prévision de croissance du gouvernement pour 2013, "ce n’est pas d’actualité", expliquait Pierre Moscovici dans le JDD paru ce dimanche. Trois jours plus tard, Jean-Marc Ayrault s'est montré plus nuancé : "On s'adaptera en fonction de l'évolution", a-t-il dit, sans exclure d'abaissement de la prévision, fixée à 1,2%. Il faut dire que l'exécutif a tous les économistes contre lui. Le Fonds monétaire international ne table plus que sur une progression de 0,8% de l'économie française en 2013. Quant à la prévision moyenne dressée par Consensus Forecast à partir d'une vingtaine d'instituts publics et privés, elle s'établit à seulement 0,5%, après 0,1% cette année.

Si Marc Ayrault veut "s'adapter", le projet de loi de finances 2013 doit être présenté fin septembre. Il faudra bien alors graver une prévision dans le marbre. C'est en effet sur ce chiffre que se fondent les calculs du budget 2013 et le respect, ou non, des objectifs de déficits budgétaires. Si la prévision de croissance est abaissée, il faudra en passer par un collectif budgétaire (une loi qui corrige la loi de finances en cours d'années) et donc peut-être par un plan d'économies…

Essence : pas de blocage, une baisse et une régulation plus tard

François Hollande était pourtant clair durant la campagne : il souhaitait un blocage des prix à la pompe de "3 à 6 mois maximum" qui serait suivi d'un rétablissement de "la taxe intérieure sur les produits pétroliers (Tipp) flottante", à savoir "une fiscalité qui oscille, protège le consommateur des variations du baril de pétrole". Qu'en est-il après plusieurs mois d'hésitations sur le sujet? Jean-Marc Ayrault a annoncé une prochaine diminution, "modeste" et "provisoire", des taxes sur les carburants perçues par l'Etat pour faire baisser les prix dans les stations-service.

Une première disposition prise en attendant "de mettre en place un mécanisme qui régule le prix des carburants". Il n'y aura donc aucun "gel", mais une baisse des taxes, et la Tipp flottante n'est devenue qu'une solution parmi d'autres…

Rien n'est "tranché" sur le gaz de schiste.

Pas vraiment de recul sur cet épineux dossier qui oppose socialistes et écologistes, mais un flou savamment entretenu. Durant ses vacances, François Hollande a réaffirmé son opposition non pas à l'exploitation de ces hydrocarbures piégés dans la roche, mais à la seule technique d'extraction actuellement utilisée, dite par "fracturation hydraulique", qui est fortement critiquée. Jean-Marc Ayrault a expliqué que "le débat n'est pas tranché", tout en évoquant la possibilité d'un recours à d'éventuelles technologies alternatives qui permettraient d'extraire le gaz de schiste du sous-sol sans dégrader l'environnement.

"Le 14 septembre va s'ouvrir une conférence gouvernementale et tout sera mis sur la table" et "il faut que l’on mette sur la table les différentes solutions qui pourraient exister", a poursuivi le chef du gouvernement. Le mois dernier, le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, expliquait qu'il allait "regarder" ce dossier, sans toutefois le "rouvrir".

 

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