28/11/2010
Sur le thème : "Renouer le dialogue social... Assurer la cohésion nationale... Garantir le pacte républicain... : au-delà des mots, comment peut-on réussir le "Vivre Ensemble" ? ».
Colette CADIEU
HENDAYE
Vivre Ensemble… « Elgar Bizi », dimension qu’ici, au Pays Basque, nous connaissons bien, sans peut-être toujours nous en rendre vraiment compte. Parce qu’ici plus qu’ailleurs la tradition a maintenu le lien intergénérationnel, la famille restant la valeur essentielle du pays.
Même si le modernisme et son rythme effréné entament les habitudes séculaires, et que les liens familiaux se distendent parfois.
Nombreux sont les « étrangers » venus s’installer au Pays Basque. Etre accepté ici n’est pas chose facile, cela demande des années. Le pays ne se livre pas facilement, et c’est ce qui fait sa force. Pour dépasser cela, beaucoup se tournent vers le monde associatif. « Le Faire Ensemble » devient primordial. Pour mieux se connaître, s’accepter dans sa différence, se respecter.
Respect. Un mot que nous entendons souvent. Et surtout avec lui, la prise de conscience que quelque chose ne tourne plus très rond dans notre Société. Nous ne passons pas un jour sans qu’à la radio, dans la presse, aux info TV, sur le Net, ne soient relatés des évènements, des faits divers d’une extrême violence. Pour une raison futile, pour un dépit amoureux, pour une simple frustration, une remarque vécue comme un affront intolérable, pour revendiquer sa supériorité physique sur l’autre qu’on va jusqu’à tuer. Après les insultes, les coups, l’arme blanche pour commettre l’irréparable. Il est consternant de voir que ceux qui réclament le plus souvent le respect sont ceux qui n’en ont aucune notion. A commencer par la plus élémentaire : Bonjour, s’il vous plaît, merci, au revoir. Eh oui ! Le respect commence par là, dans des règles toutes simples de savoir-vivre. Ce savoir-vivre qui mais du « liant » dans les relations quotidiennes. Prouver ainsi qu’on porte attention à l’autre.
Avant les grandes professions de foi, les déclarations tonitruantes sur ce que devraient entreprendre les pouvoirs publics, ne serait-il pas plus judicieux de nous interroger chacun sur ce que nous faisons ou ne faisons pas chaque jour dans notre vie.
Un exemple frappant : une table ronde, prise de parole d’un des membres, il ne lui est même pas laisser le temps de conclure que le commentaire d’un autre vient l’interrompre, pire deux ou trois personnes de la même assemblée vont bon train de leur conversation qui n’a aucun lien avec le sujet du jour. Il devrait y avoir débat, échange, écoute, mais la parole est monopolisée par une ou deux personnes peu soucieuses du temps qui devrait être accordé à chacun. Le président de cette assemblée ne jouant même plus son rôle de « coach ». Une véritable cacophonie s’installe, s’apparentant plus à l’ambiance d’une basse-cour qu’à celle d’une réunion de gens dits sérieux. Au final, un temps précieux perdu, deux heures de réunions là où une aurait suffit, sans avoir finaliser les décisions qui, elles, seront prises ultérieurement, par quelques décideurs, à part. Où est l’expression de la démocratie dans cette histoire. Nous sommes partie de quoi ? D’une prise de parole qu’on n’a pas pris la peine d’entendre jusqu’au bout (respect). Pour arriver à quoi ? Des décisions prises par quelques uns seulement (démocratie). En passant par quoi ? Un échange qui n’a pas vraiment eu lieu puisqu’il n’a pas été mené (cohésion).
Tout le monde veut un retour au respect, tout le monde invoque la démocratie dès que l’on se sent léser dans ses droits, mais sommes-nous capables d’appliquer pour nous mêmes les règles que nous exigeons pour les autres ? Je crois que nous en avons perdu l’habitude depuis longtemps, et pour cela il n’est pas nécessaire de stigmatiser certaines couches sociales que l’environnement défavorisent dès le départ. Mêmes les « fils de bonne famille » commettent des délits, mêmes les « enfants bien nés » enfreignent les lois.
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