31/08/2010
Tribune de MAM dans Les Echos : "Replaçons les classes moyennes au coeur de la Nation"
Cadres, employés, fonctionnaires, artisans, médecins, commerçants… La classe moyenne est diverse. On l'appelle classe, alors qu'elle n'exprime aucune revendication catégorielle. On la dit moyenne, alors qu'elle représente l'immense majorité du corps social.
Consommateurs, producteurs, investisseurs, entrepreneurs, les Français de la classe moyenne font vivre l'économie de la nation et des territoires. Ils contribuent au dynamisme du secteur privé, à l'excellence du secteur public, à la qualité de vie « à la française ».
Ni caste ni corporation, la classe moyenne forme le noyau de notre société. Elle a créé la République, forgé le tissu commercial et industriel, imaginé l'équilibre institutionnel, suscité la couverture sociale.
Ces Français ont toutes les raisons d'être fiers. Fiers de gagner leur vie par leur travail et de contribuer ainsi à la richesse de la nation. Fiers d'être utiles à la société, de transmettre les valeurs de l'effort, du mérite et du travail.
Et pourtant, les Français de la classe moyenne s'interrogent sur leur place au sein de la nation.
Ces Français sont rarement éligibles aux aides sociales, mais ils contribuent largement à l'effort fiscal. Ils ne descendent pas dans la rue, mais expriment un besoin légitime de faire entendre leur voix.
Ils savent qu'ils n'ont rien à attendre des vieilles recettes de la gauche. Les adeptes de la société d'assistanat n'écoutent jamais ceux qui la financent. Les spécialistes de la « taxation des riches » ont les idées larges quand il s'agit de déterminer qui est assez riche pour payer toujours plus. Souvenons-nous de François Hollande pour qui on est riche dès lors que le revenu familial atteint 4.000 euros.
Ne laissons pas s'installer le sentiment d'une injustice au sein de cette immense majorité des Français qui travaillent, qui créent, qui s'adaptent. Ils veulent être associés aux choix économiques et sociaux de la nation. Ils veulent être reconnus dans le métier qu'ils sont fiers d'exercer, par la société dans laquelle ils vivent, transmettent leurs valeurs de l'effort, du mérite, du travail bien fait.
Une meilleure association des salariés au destin de leur entreprise est plus que jamais nécessaire. L'actionnariat salarié, l'intéressement aux résultats, la participation à la gouvernance, prônés par les gaullistes, permettent de conjuguer responsabilité et solidarité.
Les Français des classes moyennes savent que l'avenir du financement des retraites se joue aujourd'hui. Ils sont prêts à consentir les efforts nécessaires, dès lors qu'ils sont justes et acceptables pour tous, dès lors qu'ils seront reconnus demain. Si les Français acceptent la réforme des retraites, c'est qu'ils savent qu'elle est raisonnable et qu'ils en bénéficieront, eux et leurs enfants.
Les Français des classes moyennes sont généreux, mais n'acceptent pas que la logique de l'assistance l'emporte sur celle du mérite et de l'effort. La nécessaire solidarité ne doit pas décourager la volonté de travailler, de produire. Le travail doit être valorisé au sein de la société : c'est le sens du revenu de solidarité active ou de la défiscalisation des heures supplémentaires créés ces dernières années.
Les Français des classes moyennes ont envie que demain soit meilleur qu'aujourd'hui pour eux et leurs enfants. Ils veulent que la promotion sociale retrouve tout son sens, que celui qui commence en bas de l'échelle puisse, par son travail, être demain au sommet de son administration, de son entreprise, de son hôpital, de son régiment. L'arrogance des petits ou grands chefs, la sclérose sociale confortée par les statuts trop figés doivent laisser la place au dynamisme et à l'émulation. Cela passe par les internats d'excellence voulus par le président de la République pour les enfants des milieux les plus modestes, par un nouvel élan de promotion professionnelle, par une formation continue revivifiée.
Aujourd'hui plus que jamais, la France a besoin de ses classes moyennes. De leur travail, de leurs efforts, de leurs valeurs, de leurs idées. Pessimistes, déclinistes ou fatalistes, regardez les classes moyennes : elles nous donnent toutes les raisons d'espérer en l'avenir de la France.
07:50 Publié dans Actualités | Lien permanent | Commentaires (0)
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