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29/07/2010

Pour l'honneur de la justice

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Michèle Alliot-Marie, garde des sceaux, ministre de la justice et des libertés

Il n'est pas de République sans une justice respectée. J'ai une haute idée de la justice de mon pays. J'ai une grande considération pour les magistrats. Alors je dis "assez" aux attaques aussi absurdes qu'injustifiées qu'on a vu fleurir ces derniers mois et ces dernières semaines. L'institution judiciaire et ceux qui la servent avec compétence, courage et dévouement, méritent qu'on les respecte.

Quel mépris de la part de ceux, politiques, avocats et même syndicats de magistrats qui dénoncent une "justice aux ordres", faisant fi du professionnalisme et de l'éthique des magistrats français. Quelle inconscience de la part de ceux, hélas parfois magistrats eux-mêmes, qui attaquent personnellement un magistrat, sans prendre garde qu'en insultant un procureur, ils insultent le ministère public et la magistrature tout entière. Quelle médiocrité de la part de ceux qui, par ignorance, inculture ou opportunisme politicien de bas étage, agitent le soupçon d'un parquet aux ordres du gouvernement. Chaque jour apporte son lot de fuites médiatiques démontrant, avec force détails et descriptions, la progression des enquêtes.

Que penser quand un ancien ministre de la justice oublie la dignité de la fonction qu'elle a exercée et rejoint dans cette démarche de dénigrement députés socialistes et organisations syndicales ouvertement d'opposition ? Quelle conception de l'indépendance de la justice ont donc ceux qui prétendent décider de son cours ? Comment peut-on, le matin, dénoncer d'imaginaires interventions de l'exécutif dans le judiciaire, pour exiger, l'après-midi, que le garde des sceaux choisisse tel ou tel magistrat pour mener les enquêtes ?

Faudra-t-il aussi, pour les satisfaire, choisir les fonctionnaires de police, les greffiers, les avocats, puis in fine les juges, au gré de leurs revendications ? Ont-ils conscience qu'en attaquant une procédure en tous points légale, c'est la justice tout entière qu'ils remettent en cause ? Que les choses soient claires : une telle intrusion du garde des sceaux dans une procédure en cours est strictement incompatible avec la vision que je me fais de la justice et de ma propre fonction.

INDÉPENDANCE ET IMPARTIALITÉ

L'impartialité de la justice impose sa sérénité. Elle doit s'abstraire et être protégée des contingences médiatiques, politiciennes voire personnelles. Ceux qui pour asseoir leurs postures et leurs attaques politiciennes prétendent douter de la justice donnent une bien triste image de la politique et de la démocratie. Inconséquence ou cynisme de leur part, je l'ignore. Ce que je sais, c'est que les magistrats méritent mieux que cela, que les institutions de la République exigent mieux que cela. La justice est l'un des piliers de la République. Elle est rendue au nom du peuple français. Le parquet enquête, parle et défend les intérêts non de tel ou tel mais de la société.

Garde des sceaux, ministre de la justice, il est de mon devoir de préserver la justice de toute pression, qu'elle soit hiérarchique, politique ou médiatique. Au nom de l'indépendance de la justice et afin de garantir au mieux la sérénité des enquêtes, je ne commente ni n'interviens dans les procédures en cours. Les mêmes raisons me conduisent naturellement à m'opposer à toute tentative, d'où qu'elle vienne, d'influer sur le cours de la justice. La justice n'appartient ni au gouvernement, ni à une poignée de spécialistes du bruit médiatique. Indépendance et impartialité en sont les vertus premières. Les remettre en cause pour des motifs de basse politique est préjudiciable à la confiance des Français en leur justice, et donc à la société tout entière.

Une justice sereine, impartiale, indépendante, attentive aux plus fragiles autant qu'aux puissants doit être à l'abri de l'intervention des individus et des tumultes de la conjoncture. C'est ma conviction, et c'est le sens mon engagement en faveur de la justice, dans l'intérêt de la France.

Michèle Alliot-Marie, garde des sceaux, ministre de la justice et des libertés
 
paru dans le monde

Commentaires

Nous avons la chance d'habiter un pays démocratique oû le citoyen lambda comme le plus puissant peuvent être jugés avec impartialité par des magistrats compétants et indépendants.OUI, je crois fermement à cette justice et ceux qui s'amusent à ériger les uns contre les autres se trompent de cible et portent atteinte à la démocratie.Je suis toujours choquée de voir des piéces de dossiers d'affaires mis en pature dans les journaux.Laissons la justice faire son travail avec sérénité, ainsi LA REPUBLIQUE sera honorée par tous les citoyens de ce pays singuler qu'est LA FRANCE

Écrit par : esponde | 29/07/2010

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