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29/10/2009

"Le renforcement du lien intergénérationnel : une réponse à l'évolution de notre société ?"

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Colette CADIEU

HENDAYE

Les modèles de la société moderne nous incitent toujours plus à réduire le champ familial.

Nous sommes passés du modèle de la grande famille (parentèle) au  petit noyau familial (famille nucléaire), puis à la famille monoparentale largement répandue aujourd’hui.

 

Nous savons que le développement de la mécanisation et la révolution industrielle,  le remembrement de 1960/1980, ont entraîné peu à peu l’effacement du monde rural, même si la production industrielle commence dans les campagnes (80% de la population, au XVIII ème siècle, y vit). Les populations, jeunes essentiellement, migreront vers la Capitale, les grandes villes, les métropoles (exode rural). Une nouvelle société s’ébauche, le clan familial vole en éclats,  le lien intergénérationnel  se distend, pour disparaître, inexorablement. Combien ne meurent pas aujourd’hui, seuls, sans qu’aucun des leurs ne les accompagnent dans les derniers moments ?  Et c’est là tout le paradoxe :  les techniques modernes, les nouvelles technologies apportant un meilleur confort à la société (celle des pays développés), nous éloignent les uns des autres. Nous enfermant dans un individualisme, dont nous avons tous plus ou moins conscience, aussi destructeur moralement pour l’être humain que la misère et le manque de soins ailleurs dans des pays pauvres.

 

En 1948, au lendemain de la guerre, De Gaulle crée la Sécurité Sociale, le régime des retraites par répartition. Une avancée sociale sans précédent, mais qui aujourd’hui a son revers :

« Papy boom » supporté par une population active que le chômage, les délocalisations d’entreprises menacent chaque jour un peu plus, et de façon dramatique. L’actualité ne manque pas de nous le rappeler.

 

Nous devrons trouver des solutions pour que, malgré la sérieuse remise en cause de notre modèle social, nous ne nous détournions pas plus de nos aînés.

 

Des idées sont lancées. Pour les retraites d’abord :  « …travailler en complément de la retraite, …créer un fonds « spécial » d’aide à la dépendance dont la cotisation par rapport aux revenus serait volontaire, et accompagnée d’une déduction fiscale. Des impôts payés par le monde de la finance sur les plus-values d’actions ou sur les intérêts des placements d’Assurances Vie. ».

Comme pour ce qui est du relationnel entre les Anciens et les plus jeunes :  « ..issu du compagnonnage, le système du parrainage permettant à des salariés proches de la retraite de bénéficier d’un aménagement de leur poste de travail pour qu’ils forment et accompagnent des jeunes professionnels dans leur parcours… Dans la région de Dijon, un lieu réunit crèche, établissement pour personnes âgées, commerces et logements sociaux. Des interactivités sont mises en place… L’organisation des loisirs, des sorties, des courses est partagée entre générations. Ce troc permet à chacun de trouver sa place… et surtout de se côtoyer au quotidien, sortant ainsi d’une grande solitude. »

Dans le relationnel toujours, l’accent est mis sur l’écoute: « … Réapprenons à nous écouter, à partager nos expériences, c’est par là que commence le respect … ».

 Aux idées de nos compagnons, j’ajouterai l’importance de l’éducation que nous voudrons bien donner à nos enfants. Le respect par l’écoute bien sûr, mais l’attention à l’autre ne s’arrête pas là.

Avant même d’engager le dialogue, sommes-nous en mesure de prendre garde à celui qui chemine lentement, péniblement parfois, sur le trottoir à nos côtés ? Retiendrons nous la porte parfois trop lourde qui manque de le précipiter à terre ? Ceci est aussi une forme « d’écoute ». Mais en prendrons-nous le temps ? Aurons nous seulement fait attention ? Voulons nous vraiment exercer cette vigilance ? De ces comportements nos enfants n’auront aucun héritage, car nous ne savons plus les appliquer pour nous mêmes. 

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