18/10/2009
Sur le thème : "Le renforcement du lien intergénérationnel : une réponse à l'évolution de notre société ?"
Anne LE BIHAN
BIARRITZ
Tout d’abord un constat, entre l’explosion des familles monoparentales, le fait que les personnes doivent être de plus en plus mobiles pour trouver un emploi, les familles s’éclatent géographiquement. Les visites, en partie dues, aux distances, se raréfient. Les personnes, du à un quotidien difficile, s’inquiètent d’abord d’eux-mêmes et de leurs enfants. Avant, les anniversaires et les fêtes religieuses donnaient lieu à des retrouvailles de l’ensemble de la famille. Les liens entre les générations se raréfient voire disparaissent dans certains cas. Nous avons pu en constater les conséquences terribles de l’éloignement des personnes âgées notamment lors de la canicule de 2003 où de nombreuses personnes sont décédées.
Aujourd’hui, les traditions se perdent. Chacun vit dans son coin. On ne connait même pas ses voisins. Avec la crise, on a vu réapparaître dans les petits villages, notamment se développer l’entraide. Lors des grandes grèves des transports en communs et des blocus des routiers, les gens ont découvert le covoiturage. Moralité il faut que les gens touchent le fond pour réagir que l’on a plus, à gagner, à s’entraider qu’à s’ignorer.
L’avenir de notre société, la seule façon de sortir de ce cahot, avec l’émergence d’une violence qui fait hélas désormais partie de notre quotidien, est bien sûr le renforcement du lien intergénérationnel. C’est une évidence. Bon nombre de personnes qui arrêtent de travailler, s’ennuient, parce qu’elles ont eu une vie active très développée, se retrouvent seules, la solitude favorise la maladie, la dépression, et accélère le processus de vieillissement.
Il faudrait proposer des missions par intérim aux personnes qui ont été licenciées sur le tard, ou encore mises en préretraite, ou aux jeunes retraités, ce qui leur permettrait d’améliorer leur retraite tout en transmettant leur compétences, leurs expériences aux plus jeunes, notamment pour les accompagner dans les créations de leur propre entreprise. Ils ont le recul que les jeunes n’ont pas forcément en démarrant.
De nombreuses personnes âgées se retrouvent isolées, et ne voient que rarement leur propre famille pourquoi ne pas leur proposer de parrainer un enfant qui serait leur petit enfant par adoption dont ils s’occuperaient. C’est tout aussi important pour une personne agée, de dialoguer, d’échanger, de transmettre, de se sentir utile, de donner de l’affection à un enfant qui a besoin d’écoute, de se sentir protéger. Qui de mieux placé que les anciens pourraient faire les répétiteurs aux enfants après la classe, n’ont-ils pas reçus une instruction plus rigoureuse que nous en grammaire, en orthographe. Et nos enfants qui sont si éveillés à toutes les nouvelles technologies pourraient en retour leur faire découvrir ce monde virtuel.
Souvenons-nous il n’est pas si loin le temps où les entreprises se transmettaient « de père en fils », là aussi il faudrait une fiscalité allégée dans le cadre d’une transmission d’une entreprise familiale.
Remettons de l’humain, remettons l’homme au cœur de la politique. Ayons une politique plus ambitieuse, plus humaniste, basée sur le respect d’autrui, et redonnons aux personnes le sentiment d’être un maillon d’une chaîne humaine. Aujourd’hui cette chaîne est rompue, nous ne savons plus faire silence pour écouter ce que l’autre a à dire, ce qui se passe tous les jours à l’Assemblée Nationale n’est que le terrible reflet de ce qui se passe chez nous, dans nos maisons, sur nos lieux de travail. Réapprenons à nous écouter, à partager nos expériences, c’est par là que commence le respect, et c’est ainsi que nous aurons une meilleure harmonisation des rapports entre les hommes ce qui de facto diminuera le climat de violence. Nous serons plus sereins, donc plus efficaces. Les entreprises gagneront en compétitivité, nous vieillirons mieux et en meilleure santé, le climat de violence s’atténuera.
C’est là peut être que les femmes peuvent avoir un grand rôle à jouer. Ne sommes-nous pas les premières à faire de l’entraide générationnelle un principe de vie, nous nous soucions constamment de nos enfants et de nos aînés vers lesquels nous nous tournons volontiers pour leur demander de l’aide ou des conseils.
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