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21/05/2009

Sur le thème : "La construction européenne : quelle union pour demain"

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Thomas LAMBERT

BIARRITZ

Comme le dit le titre, l’Europe est toujours en construction, et c’est bien cela le problème. En France, les eurosceptiques sont nombreux. Et nos grands partis politiques font preuve de modestie quant à la campagne européenne. Certes, le Modem est très concerné par ces échéances, pour justifier de son fond de commerce. Il est vrai que les politiques européennes économiques, militaires, sociales, fiscales et internationales sont peu lisibles voir dispersées. La non-harmonie fiscale des entreprises européennes conduit de facto à la délocalisation intra européenne, donc une concurrence interne. Il serait souhaitable que l’harmonisation s’impose des dans délais brefs afin de concrétiser l’un des enjeux majeurs de l’Europe : L’Europe contre le reste du monde. En période de mondialisation accrue, cette priorité me semble toujours d’actualité.
Mais alors, à quoi peut bien servir l’Europe ? La crise actuelle est une parfaite illustration de son intérêt. La crise aurait entrainé inévitablement des dévaluations sauvages et multiples entre pays européens. L’histoire est en révélatrice. Une dévaluation peut être choisie et/ou subie. Il faut rappeler qu’une dévaluation traduit un manque de confiance dans la monnaie d’un pays par le reste du monde. L’euro est une des toutes premières monnaies mondiales, et il est juste de parler de réajustement des taux de change entre les grandes monnaies plutôt que de dévaluation. Les conséquences à court, moyen et long termes sont bien moindres. Dans quel état financier serions-nous aujourd’hui sans l’Europe monétaire ? De plus, bon nombre de nos grandes entreprises qui évoluent sur le CAC40 sont très assujettis aux fluctuations monétaires. Ils doivent jongler avec le cours des différentes monnaies pour éviter les pertes de marge. La couverture des taux de change permet à l’entreprise telle que LVMH ou L’Oréal d’anticiper les fluctuations financières. Avant L’Euro, ces exercices étaient bien plus périlleux.
Au sujet des délocalisations intra-européennes avec les pays de l’est, l’exemple de Renault me semble approprié. Ce n’est pas de gauche que de vouloir du travail pour tous en France. Quand Renault produit des voitures dans des pays de l’est, ces voitures sont destinées sur ces mêmes marchés à des prix très bas, grâce à la main d’œuvre locale bon marché. Renault réalise un bénéfice sur ces ventes et cette plus-value revient en France. Cette plus-value permet également de couvrir certaines usines en France qui souffrent d’un ralentissement de la consommation domestique. Il est important de le reconnaître. Je comprends les eurosceptiques et les limites européennes, mais je ne peux concevoir que ceux sont les mêmes personnes qui enragent au sujet des délocalisations et qui veulent (à juste titre) faire travailler la main d’œuvre en France, et qui achètent des voitures étrangères moins chères ou même lowcost. Si les usines de Renault en France sont moins rentables, c’est que leur production pour le marché domestique baisse, ce qui signifie que les français achètent moins français ! Cette situation était la bien avant l’Euro, et au dire des chefs d’entreprise de cette industrie, l’Europe a permis de réduire l’écart entre les pays intra-européens et le reste du monde.
Quelle union pour l’Europe ? L’Europe peut elle être unie ?  Elle l’est et na guère le choix à vrai dire. Toutes les régions de monde se regroupent (ALENA, MERCOSUR…). Face à la mondialisation, l’union fait la force. Et la Turquie ? Je connais la sensibilité du sujet, mais est-ce interdit de poser la question ? Nous avons demandé à la Turquie 10 ans pour être à jour sur les critères d’entrée pour l’union, et d’être irréprochable sur les droits de l’homme et sur Chypre. Imaginons que dans 10 ans ils y arrivent, allons-nous leur dire non par la suite ? N’est-ce pas limite des dire à quelqu’un de faire des efforts très importants et lui dire en même temps que de toute façon on ne veut pas qu’il y arrive. Les économistes se rejoignent pour prédire une puissance turque très importante dans les prochaines années. Je pose la question, s’ils ne sont pas avec nous, seront-ils contre nous ? Ne vivraient-ils pas mal le fait que leur demande de faire des efforts et au final rien ? Ne vont-ils pas le vivre comme une injustice et se retourner vers leurs voisins de l’Est ? Cette question a le mérite d’exister. Au final, l’Europe se demande si elle veut l’union en sachant qu’elle n’a pas le choix et ces dans l’intérêt commun. L’europe veut –elle laisser entrer la Turquie ? Mais au final, La Turquie voudra t’elle rentrer dans l’Europe ?

 

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