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25/09/2008

Centre de lutte antidrogue en Méditerranée pour "aller plus loin, plus fort", selon Michèle Alliot-Marie

Michèle Alliot-Marie et son homologue espagnol, Alfredo Perez Rubalcaba, ont visité mercredi à Toulon le chantier du futur centre de coordination de la lutte anti-drogue en Méditerranée pour "aller plus loin, plus fort" dans ce domaine, selon la ministre de l'Intérieur.

Ce centre (CECLAD-M), installé dans la base maritime de Toulon, devrait "être opérationnel d'ici la fin de l'année", a assuré la ministre.

Sa création avait été décidée le 22 mai à Nouakchott, lors de la Conférence des ministres de l'Intérieur de la Méditerranée Occidentale (CIMO), regroupant dix pays: Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie, Tunisie au sud, Espagne, France, Italie, Malte et Portugal au nord.

Sa localisation n'avait pas été choisie, la France souhaitant l'accueillir à Toulon, mais l'Italie le revendiquant également. L'Italie "avait un projet en ce sens, mais l'avait abandonné", a indiqué la ministre devant la presse.

L'Italie ayant réaffirmé sa volonté après Nouakchott, "on a essayé d'avoir des discussions avec (elle), mais ça n'a pas abouti, or il y a urgence, on ne va pas se perdre dans des discussions interminables, aujourd'hui, je ne peux attendre, l'Europe ne peut attendre", a insisté la ministre.

Cette "urgence" est illustrée par les chiffres annoncés par Jean-Michel Colombani, chef de l'Office central de répression du trafic illicite des stupéfiants de la police judiciaire.

Selon les dernières statistiques disponibles de l'ONU, a-t-il rapporté, "64,9 tonnes de cocaïne, 14,8 tonnes d'héroïne et 661,3 tonnes de cannabis ont été saisies en 2006 sur l'ensemble des pays méditerranéens".

Depuis que plusieurs pays ont mis en place des centres semblables à celui de Toulon (Martinique pour la zone Caraïbes et Portugal pour l'Atlantique), les routes du trafic ont été modifiées.

Aujourd'hui, les trafiquants passent par l'Afrique de l'Ouest et, via les grands déserts du Sahel et du Sahara, atteignent la Méditerranée par laquelle ils font acheminer la drogue en Europe grâce à des bateaux rapides dits "go-fast".

Ceux-ci, équipés de moteurs leur donnant "une puissance de 1.000 chevaux, peuvent atteindre jusqu'à 5 noeuds, soit environ 90 kilomètres à l'heure", a expliqué aux deux ministres l'amiral Jean Tandonnet, préfet maritime de Toulon.

Le futur CECLAD-M permettra, en regroupant "entre une quinzaine et une vingtaine de délégués des services spécialisés de police, gendarmerie, douanes, appuyés par les marines nationales" des pays participants, "principalement ceux de la CIMO", a expliqué Mme Alliot-Marie, en ouverture d'un colloque européen consacré à ce sujet.

"Aucun pays" n'ayant "la capacité de lutter seul contre une menace qui ignore les frontières, nous devons mutualiser nos moyens", a-t-elle estimé. Aussi, la mise en place du CECLAD répond, selon elle, à "une nécessité, à une urgence". Il y aura d'autres étapes dans cette lutte, dont la prochaine pourrait être "sur la Mer Noire", a avancé la ministre.

"Il faut faciliter le travail commun entre les polices", a souligné M. Rubalcaba, en appuyant la création de ce futur centre. L'Espagne, a-t-il relevé, effectue à lui seul "la moitié des saisies mondiales de cannabis".

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