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28/03/2007

Message du Mercredi 28 Mars

L’Europe est aujourd’hui peu présente dans le débat présidentiel. C’est pourtant, au delà de la question technique du traité, un enjeu essentiel pour l’avenir de la France.

Les perspectives mondiales sont celles de l’émergence et de la montée en puissance de grands pôles démographiques, économiques, technologiques et financiers, comme l’Inde, la Chine, ou l’Amérique du Sud.

Face à cette évolution, la France dispose d’atouts importants : sa large indépendance énergétique, sa technologie de pointe, son agriculture. Mais avec ses 60 millions d’habitants, elle n’est pas à même de continuer à peser économiquement et politiquement. Il lui faut s’adosser à un ensemble européen qu’elle a contribué à créer et à dynamiser.

Ce n’est pas incompatible avec la fierté de notre pays. C’est au contraire complémentaire. Je suis fière d’être française, et je suis fière d’être européenne. Je veux une Europe forte, parce que je veux une France puissante.

Nicolas Sarkozy s’est clairement engagé sur cette ligne.

La candidate socialiste, elle, a sans doute du mal à mettre de l’ordre dans sa maison, entre les « nonistes » de Laurent Fabius et Jean-Pierre Chevènement d’une part et les pro-européens de l’autre.

Le plus curieux finalement, c’est le silence de François Bayrou. Depuis 20 ans sa principale, pour ne pas dire seule, conviction politique c’était l’Europe, l’Europe fédérale.

J’ai souvent débattu avec lui de ce sujet, que ce soit en radio ou dans des réunions politiques. Pour lui, la France doit abandonner sa souveraineté, transférer l’essentiel de ses compétences à un pouvoir européen central, sur le modèle des Etats-Unis d’Amérique.

Je l’ai entendu combattre l’idée gaulliste d’Europe des Etats-Nations. Je l’ai entendu critiquer durement Jacques Chirac quand le président a fait de ce concept sa ligne pour la construction européenne.

Je l’ai entendu me répondre quand je lui faisais remarquer qu’aucun gouvernement européen ne voulait d’une Europe fédérale, que c’était sa volonté, qu’il n’en changerait pas et qu’il agirait toujours pour la réaliser.

Aujourd’hui, on ne l’entend plus. Alors, je lui pose la question.

A-t-il abandonné ses engagements européens de 20 ans ? Les renie-t-il pour cause de campagne présidentielle? Ou continue-t-il, sans le dire aux électeurs, de vouloir la disparition de la France et des autres Nations européennes au bénéfice de l’Europe fédérale ?

On ne peut prétendre vouloir gouverner la France sans dire aux Français la vérité de ses convictions sur la souveraineté du pays. C’est une exigence éthique, c’est une question de loyauté.

A mercredi prochain...

Michèle Alliot-Marie

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16:01 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ump

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