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23/11/2006

Lu dans le Figaro ce matin

UMP : Sarkozy ménage Alliot-Marie

Nicolas Sarkozy a fait adopter, hier soir, le calendrier de désignation du candidat pour 2007. Il a concédé à Michèle Alliot-Marie l'organisation de « forums ».

« ON S'EST MIS d'accord à l'unanimité sur une méthode, une procédure, un calendrier » : à sa sortie du bureau politique, hier vers 20 h 40, Nicolas Sarkozy a invoqué « l'inquiétude des électeurs de la majorité » pour se réjouir de la « bonne nouvelle ». « Ma responsabilité de président de la famille, c'est de rassembler, d'apaiser, de rassurer et, d'une certaine façon, de protéger », a-t-il ajouté.

Sortie juste avant lui du siège de l'UMP, Michèle Alliot-Marie a joué les bonnes perdantes. En tête à tête puis au cours de la discussion collective, elle a plaidé en vain pour que le 14 janvier soit « le point de départ d'une dynamique de débat », et que la désignation du candidat soit repoussée de « deux ou trois semaines ». « Le choix des participants a été un peu différent, a-t-elle admis. Ce qui est important, maintenant, c'est que nous puissions mettre en place les forums qui vont permettre à chacun d'exprimer ses vues. » L'ancienne présidente du RPR est-elle prête à affronter le favori des sondages selon la procédure définie hier ? Réponse : « Comme la date limite de dépôt des candidatures a été repoussée, vous devrez attendre pour le savoir. »

Les modalités de sélection du candidat proposées par Nicolas Sarkozy ont donc toutes été approuvées (lire ci-contre). Éric Woerth et Bernard Accoyer y ont ajouté leur grain de sel : une commission sera constituée pour mettre au point les « forums interrégionaux » censés permettre à chacun, « candidat ou pas », de participer à la précampagne. Conscient, selon ses proches, d'en avoir « trop fait » en rabrouant Michèle Alliot-Marie jeudi dernier, au conseil national de l'UMP, le numéro deux du gouvernement s'était juré de ne pas commettre la même erreur lors de son rendez-vous avec le ministre de la Défense.

D'où sa proposition de repousser la date limite de dépôt des candidatures internes au 31 décembre et son intentention de promettre à MAM, au cas où elle se déciderait à l'affronter, un « vrai débat, en face à face, et pas côte à côte comme les socialistes, à la télé ou dans la presse écrite ».

L'intéressée s'est bien gardée d'aborder le sujet en conseil national. Elle a eu trop à faire à se battre seule contre tous, ou presque, pour obtenir le report du choix du candidat. Il n'y a pas eu de vote, mais tout le monde y est allé de son couplet en faveur du « rassemblement ». Jean-Pierre Raffarin a remercié Nicolas Sarkozy de « l'ouverture faite sur la date de dépôt des candidatures ». Antoine Rufenacht, directeur de campagne de Chirac en 2002, a souligné, à l'attention du très antisarkozyste ministre de la Recherche , François Goulard, qu'on « ne peut pas tenir des propos de division à l'extérieur », et prévenu MAM qu'il serait dangereux « de repousser la date du congrès de l'UMP alors que le PS s'est déjà trouvé une candidate ». Seul Patrick Ollier a vraiment soutenu sa compagne.

 Pérennité de l'union

Mais, le matin, lors de la réunion des députés convoqués par le président de groupe Bernard Accoyer, Ollier avait assuré qu'elle ne voulait pas « se situer en dehors du parti » et qu'elle était « respectueuse des règles ».

Avant cette réunion marquée par l'exaspération des élus devant le retour de la guerre des chefs, le très policé Édouard Balladur avait lui-même exprimé son mécontentement devant les quelque 35 parlementaires conviés à son petit-déjeuner mensuel. Revenant sur l'attitude de MAM après les sifflets du conseil national, il a expliqué : « Il m'est arrivé à moi aussi d'être sifflé et je n'en ai pas fait toute une histoire. » L'ancien premier ministre a jugé que la réaction de Michèle Alliot-Marie n'avait « pas été d'une grande suavité ».

Le cas MAM provisoirement réglé, reste le problème Villepin. Absent hier, le premier ministre est convenu avec Sarkozy qu'ils prendraient aujourd'hui leur petit-déjeuner ensemble. En guise de prélude à cette rencontre, le chef du gouvernement a repris hier quelques-uns des classiques de son répertoire antisarkozyste devant le congrès des maires de France, hier matin. Ce qui a sans doute contribué au « rassemblement », hier, rue La Boétie.

Quant à la pérennité de l'union, les partisans du chef de l'UMP restent prudents. Selon eux, le scénario des prochaines semaines est écrit depuis la victoire de Ségolène Royal sur ses rivaux. La favorite du PS va connaître l'ivresse des cimes sondagières, ce qui risque fort d'entraîner une recrudescence des attaques contre Sarkozy à droite. La question, est : pour combien de temps ?

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